Café Paysan autour du revenu paysan

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La Confédération Paysanne du Lot, avec l’appui de l’ADEAR du Lot, organise un Café Paysan autour du revenu paysan et de la PAC, le Mardi 18 décembre à 20H au café associatif « Le 3eme Lieu » dans le Bourg  de Flaugnac

Communiqué de Presse de la confédération paysanne du 10 décembre 2018:

UN REVENU POUR TOU(TE)S LES PAYSAN(NE)S

« Se donner une ambition forte en terme d’image, d’attractivité, de maintien et de développement de l’emploi… » Tel est le bel objectif du projet de création d’une zone à vocation agroalimentaire sur les communes de Bio, Gramat, et Issendolus (Zone d’activité du Périé). Les coûteuses études préalables financées par Cauvaldor et le Grand Figeac, soutenues par la région et le département, devraient donner leurs conclusions début 2019 sur l’opportunité économique et la faisabilité technique du projet.

Mais au-delà de ces belles intentions, la seule question importante à se poser est de savoir si les paysan(ne)s y trouveront le revenu décent, juste et indispensable pour faire vivre leur famille qu’ils sont en droit d’attendre en retour de leur travail quotidien ? Ils n’ont jamais été aussi mal rémunérés, la valeur ajoutée leur échappant au profit de l’agroalimentaire et de la grande distribution. Tu n’as pas de revenu ? C’est que ta ferme est trop petite…on nous parle de compétitivité, de compression des charges, et si les marges s’effondrent, c’est qu’il faut produire plus ! Derrière le projet de la zone d’activité du Périé on retrouve la CAPEL, la Quercynoise, l’abattoir de Gramat, Ovilot (centre génétique ovin) … Alors quand on nous parle de « mise en place d’outils mutualisés, de donner des débouchés commerciaux aux filières du territoire… » On peut se demander s’il s’agit vraiment d’apporter un revenu aux paysan(ne)s ou de conforter encore une fois des entreprises qui échappent depuis longtemps aux contrôles des producteurs et ne répondent qu’à la logique de concentration et de profit.

La modernité, ce n’est pas de courir derrière l’agro-industrie et sa logique de standardisation, le producteur n’étant qu’un fournisseur soumis de matière première. La seule modernité qui compte, c’est de garantir un bon revenu à tou(te)s les paysan(ne)s, en instaurant du bien-être au travail, en valorisant les savoir-faire, et en répondant aux attentes de la société. Renforcer l’autonomie des fermes est indispensable pour éviter leur dépendance vis-à-vis de l’amont et de l’aval, et pour retrouver du sens au métier de paysan. Nous attendons toujours cette interdiction de vendre nos produits à des prix inférieurs aux prix de revient (coûts de production + rémunération). Pouvons-nous encore croire aux incantations répétées de ceux qui nous promettent depuis tant d’années des prix rémunérateurs et qui organisent en même temps la soumission des paysan(e)s aux logiques de l’agroalimentaire qu’ils contrôlent ?!

La loi « Agriculture et Alimentation » devait permettre un rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée dans les filières agricoles. En fin de compte elle ne pose pas les bases d’un revenu paysan. Pire, elle abandonne l’espérance de ce revenu minimum garanti au rapport de force dans les filières, toujours au détriment des producteurs. Et ceux censés représenter « la profession », complices des pouvoirs publics, nous orientent vers les assurances privées pour sécuriser notre revenu ! Nous avons besoin de politiques publiques qui régulent les productions et les marchés et non pas de ces gros outils privés ou soit disant coopératifs qui coûtent très chers à la collectivité.

Un revenu pour vivre de notre travail, tout simplement !!!

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